Investir facilement grâce aux ETF – Le grand guide

Introduction

Je voulais écrire cet article sur les ETF depuis longtemps. Je l’ai commencé en août 2017 pour ne le terminer qu’en février 2019 (et le traduire enfin début 2024, oh lala mdr). D’innombrables blogs financiers sur Internet parlent déjà des ETF et il existe de très nombreuses vidéos sur le sujet sur YouTube. Pourtant, beaucoup ne connaissent pas encore ces trois lettres et ne peuvent rien en dire, et encore moins tout mettre en pratique. L’un ou l’autre d’entre vous s’est peut-être déjà fait vendre un fonds par le vendeur de sa banque. Si c’est le cas, tu ne savais peut-être même pas vraiment ce que tu avais acheté. Il y a des années, j’ai demandé à mon banquier où je pouvais investir mon argent. Il m’a alors imprimé une petite liste de fonds Vonotobel en me disant que l’un d’entre eux avait réalisé un rendement de près de 18% l’année précédente, ce qui ne serait pas mal du tout. Et voilà c’était tout pour le «conseil». Je suis content de ne pas avoir fait ça à l’aveuglette à l’époque. J’aurais acheté un produit financier dont ils ne savaient presque rien non plus.

Dans les années 90, il y avait encore 8 % d’intérêt sur le livret d’épargne m’a récemment dit ma mère. Comme nous le savons tous, cette époque est révolue depuis longtemps et il semble qu’une telle chose ne reviendra plus dans notre vie. Mais en tant qu’investisseur privé, nous pouvons tout de même obtenir un rendement. C’est-à-dire en investissant dans des actions. Toutefois, il ne faut pas sauter sur le train uniquement à cause de l’argument «il n’y a plus d’intérêts», mais parce que l’on souhaite réellement participer à l’économie mondiale et au capital productif.

Clause de non-responsabilité

Ce site web ne constitue pas un conseil en investissement. Les auteurs de ce site n’exercent aucune activité professionnelle dans le domaine financier et ne sont pas des conseillers formés. Le but de ce site d’information est uniquement de promouvoir et d’échanger la culture d’investissement (au Luxembourg). Chacun agit sous sa propre responsabilité.

DAX, CAC40, LuXX – les indices

Depuis quelques années, les ETF connaissent un grand essor et sont de plus en plus populaires. Pourtant, ce produit financier existe en fait depuis très longtemps.

ETF signifie «Exchange Traded Fund» et sont des fonds d’investissement qui sont négociés en bourse. Un fonds d’investissement est en quelque sorte un panier qui contient de nombreuses actions (ou obligations, matières premières, etc.). Si l’on achète un tel ETF, il se peut que l’on soit investi directement dans 1.600 actions avec ce seul fonds. Ou par exemple 100, ou encore 30. Tout le monde a certainement déjà entendu parler du DAX ou du CAC40 français à la télévision ou à la radio, sans vraiment comprendre de quoi il s’agit. Le DAX est l’indice boursier allemand et reflète les 30 entreprises allemandes les plus importantes et les plus rentables (depuis septembre 2021: 40 entreprises). Pour le CAC40 français, il s’agit de 40 actions. Au Luxembourg, il y a l’indice LuXX. On n’en entend pas souvent parler, car il est bien sûr plutôt insignifiant au niveau international. Il ne comprend actuellement que 9 entreprises (p. ex. Arcelor Mittal, RTL Group, SES, etc.). Les ETF tentent de reproduire ces indices le plus fidèlement possible. Par exemple, si le DAX augmente de 3%, l’ETF DAX correspondant augmente également de 3%.

Le premier ETF (Toronto 35 Index Participation Units) a été introduit à la Bourse de Toronto en 1990. Trois ans plus tard, l’indice S&P 500 a été introduit, ce qui en fait encore aujourd’hui l’un des indices les plus populaires. Cependant, les premiers fonds indiciels ont vu le jour dès 1973, mais uniquement pour les investisseurs institutionnels. Le premier fonds indiciel destiné aux investisseurs privés est apparu en 1975, à l’initiative de John Bogle, récemment décédé (en 2019). L’approche de Bogle en matière d’investissement est décrite plus loin dans le chapitre consacré à l’allocation d’actifs.

Si tu souhaites être informé(e) à l’avenir de la mise en ligne d’un tel article, inscris-toi à notre liste de diffusion ici. (Tes données ne seront utilisées que pour l’envoi de la newsletter via le fournisseur américain Mailchimp. Tu trouveras ici notre déclaration de protection des données).

Investir de manière passive / active

Quel est donc l’avantage des ETF par rapport aux fonds «normaux»?

  • Un ETF n’est pas géré activement (bien que cela existe aussi, mais s’écarte de l’idée initiale).
  • Un ETF est généralement beaucoup moins cher en termes de frais que d’autres fonds actifs.
  • Pour investir dans un ETF, il suffit d’une seule conviction, qui est la suivante: je suis convaincu que les marchés vont monter à long terme (et ils l’ont toujours fait historiquement).
  • Pour investir dans des ETF, il n’est pas nécessaire d’être un expert ou de faire régulièrement des analyses, les ETF sont en fait très faciles.
  • De nombreux fonds souverains, caisses de pension et assurances, ou encore les robo advisors qui apparaissent à chaque coin de rue, ne font que bouillir de l’eau et investissent dans des indices «pain et beurre».
  • Grâce aux plans d’épargne des banques directes ou courtiers, il est possible d’investir à partir de 25 ou 50 euros.

La plupart des fonds indiciels/ETF sont négociés de manière automatisée en bourse. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de gestionnaire de fonds qui gère activement le fonds. La plupart du temps, le fonds n’est ajusté qu’une fois par an. On parle également d’«investissement passif» par rapport à l’«investissement actif». De ce fait, les ETF sont généralement beaucoup moins chers que les fonds actifs. C’est pourquoi ils sont rarement recommandés par les banques, car ils rapportent moins. Les fonds passifs sont même souvent plus performants que les fonds actifs, même s’ils promettent aux investisseurs de pouvoir battre l’indice (le benchmark). Des études sont régulièrement publiées pour le prouver, comme par exemple l’étude de Daniel Ung de S&P Dow Jones ici (PDF).

En bref, en tant qu’investisseur dans un ETF, on profite de l’ensemble de la performance du marché sans avoir à composer et à analyser ses propres actions individuelles (stock picking).

Rendements et intérêts composés

Lorsque nous investissons de l’argent, nous voulons aussi un rendement, sinon nous pourrions aussi bien laisser l’argent sur le livret d’épargne. Avec des actions, il est possible d’obtenir des rendements de 4, 5 ou 6 % (par an), voire plus. Bien sûr, il faut toujours prendre un certain risque.

Une chose que l’on a tendance à oublier lorsqu’on investit à long terme est l’intérêt composé. C’est un outil extrêmement puissant. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la 8e merveille du monde. L’intérêt composé est difficile à comprendre parce qu’il croît de manière exponentielle. Et plus la durée d’investissement est longue, plus il peut se développer. Si l’on investit par exemple 10.000 € dans ses jeunes années, vers le milieu de la vingtaine, et que l’on fait travailler cet argent pendant des années, on aura obtenu au bout de 40 ans 70.400 € avec un rendement de 5% sur toutes ces années. Si l’on obtient un rendement de 7%, ces 2% de différence ont un impact important. On arrive alors à environ 150.000 €. Pour faire le calcul, on peut utiliser l’un des nombreux calculateurs d’intérêts composés sur Internet, par exemple zinsen-berechnen.de.

En bref: au lieu d’acheter une voiture pour 25.000 €, il serait préférable de placer une telle somme une fois pour toutes, ce qui permettrait de se prémunir pour la retraite. On n’a alors plus besoin d’une assurance retraite complémentaire ou autre, mais on a réuni une somme considérable pour la retraite. Bien sûr, il y a encore des impôts à payer, il ne faut pas l’oublier. Ce n’est pas pour rien que Warren Buffett a conseillé à ses descendants d’investir dans l’indice S&P 500 et de ne pas le toucher.

Condition préalable à l’investissement

Quelles sont les conditions pour investir? Investir dans des ETF est en fait très simple si l’on a d’abord un plan. C’est ce plan que nous essayons d’esquisser dans cet article.

Tout d’abord, il faut être conscient que l’on doit penser et agir à long terme. Si l’on ne peut pas se passer de son argent pendant au moins cinq ans, il vaut mieux ne pas investir. Si l’on décide d’investir dans des ETF (ou dans des actions individuelles), il faut toujours penser à très long terme. Plus de 10 ans, mieux vaut 15 ou 20 ans. Et de préférence, même plus de 20 ans. Plus la période d’investissement est longue, plus le bénéfice est sûr. Après 14 ans, on a toujours fait des bénéfices dans le passé. On dit toujours qu’en matière d’actions, le passé ne présage pas de l’avenir. C’est vrai. Personne ne peut voir l’avenir et prédire l’évolution des cours, mais on obtient de bonnes indications sur ce qui a le plus de chances de fonctionner.

Il est certes possible de trader et de spéculer avec les ETF, mais ils n’ont pas été inventés pour cela. L’approche que la plupart des gens devraient suivre et qui est la plus prometteuse est l’approche dite «buy and hold». C’est-à-dire que vous achetez un ETF (ou des morceaux d’ETF régulièrement) et vous le conservez, le conservez et le conservez. Longtemps. Très longtemps. Ce n’est qu’ensuite que l’effet se fait sentir. Dans l’investissement passif avec des ETF, il y a des hauts et des bas, c’est-à-dire qu’une année les actions font mieux et une autre moins bien. Il ne faut toutefois pas se laisser intimider par cela. Celui qui investit à long terme avec des ETF doit s’adapter à ces fluctuations et continuer à investir régulièrement. Cela peut être plus facile à dire qu’à faire, surtout si l’on a déjà beaucoup d’argent en dépôt et que la situation se dégrade vraiment. Il suffit de penser aux crises financières comme celle de 2008, mais ceux qui n’ont pas vendu à l’époque, mais qui se sont obstinés dans leur stratégie, ont gagné. Cette «persévérance» est souvent considérée comme le principal point négatif par les opposants aux ETF. En effet, dans le cas d’un fonds actif, le gestionnaire de fonds s’y oppose généralement. Ce qu’il faut donc avant tout, c’est beaucoup de patience pour regarder son portefeuille croître.

Investir dans des ETF, c’est ennuyeux et c’est censé l’être. C’est comme regarder l’herbe pousser 🙂

Établir un plan, déterminer le taux d’épargne et le risque

Pour commencer à investir dans des ETF, il faut se faire un petit plan. Tout d’abord, il est important de déterminer le montant dont on peut se passer chaque mois et que l’on pourrait investir. Par «se passer», on entend ici que l’on peut faire travailler son argent pendant 10 ans ou plus. Un taux d’épargne qui s’est imposé est celui de p.ex. 10% du salaire net. Si l’on gagne par exemple 3.000 € nets, un taux d’épargne de 300 € est une très bonne directive.

Si l’on a encore des crédits en cours pour la maison, la voiture ou l’appartement, etc., la priorité doit bien sûr être donnée au remboursement du crédit. Mais pour y entrer «d’une manière ou d’une autre», on peut, si l’on a assez d’argent, commencer à investir dans des ETF avec une petite partie déjà. En effet, chez de nombreux courtiers en ligne, on peut y participer à partir de 25 ou 50 € par mois, chez les «neobrokers» même à partir de 1 €. C’est une idée fausse très répandue que seuls les riches peuvent investir en bourse.

Lis aussi à ce sujet notre article sur les courtiers en ligne et les banques directes.

Une fois que l’on a déterminé le montant que l’on peut épargner ou investir, il faut maintenant réfléchir à la manière dont on peut répartir cette somme de manière judicieuse. En tout cas, il ne faut pas investir entièrement les 300 € de notre exemple si l’on n’a pas d’autres économies de côté. Il est toujours bon de se constituer une réserve de liquidités. Par exemple, 3 à 5 mois de salaire sont généralement proposés ici. Ceux-ci peuvent être placés sur un dépôt à vue. Si ce n’est pas encore le cas, il faudrait penser à le faire.

La meilleure façon d’y parvenir est d’essayer d’automatiser le tout. Et ce, selon le principe que l’on se paie d’abord soi-même au début du mois, par un ordre permanent à la banque et par exemple sur plusieurs comptes. Dans notre exemple, on pourrait par exemple virer 200 € sur un dépôt à vue pour constituer des réserves de trésorerie et 100 € sur le compte chez le courtier pour investir. Ou bien: 150 € pour les réserves, 100 € sur un compte à terme et 50 € pour les investissements. Chacun doit savoir ce qu’il a à sa disposition, calculer cette répartition et réfléchir à ses objectifs. Plus on investit, plus vite on avance.

Définir la tolérance au risque

Si l’on parvient à faire passer son taux d’épargne de 10 à 15 ou 20 %, cela fait déjà une grande différence. Le montant dont on dispose pour investir dépend aussi de sa propre tolérance au risque. Chacun doit décider lui-même de ce qu’il est prêt à supporter. Car le marché des actions fluctue inévitablement. On prend ce risque et on souhaite obtenir un rendement en contrepartie. C’est le jeu. Si l’on est très anxieux, le montant que l’on investit en actions devrait être plus petit. Si l’on est plus enclin à prendre des risques, cette part peut être plus importante. Par faible risque, on entend ici soit des obligations à taux fixe, soit (dans le contexte de taux d’intérêt bas) il vaut mieux placer cette partie sur un compte d’épargne.

Un autre point qui concerne également la tolérance au risque est ce que l’on appelle la diversification, c’est-à-dire la répartition dans le portefeuille. Si l’on investit simultanément dans 1.600 entreprises avec un ETF, la probabilité que cela se remarque est plus faible si quelques-unes d’entre elles devaient par exemple faire faillite (risque de valeur individuelle). Pour les actions individuelles en portefeuille, c’est une toute autre affaire. Il faut toujours garder un œil dessus. C’est pourquoi l’investissement passif est une chose très détendue.

Dépôt

De nombreuses banques répertorient certes les ETF sur leur site web, souvent appelés “trackers”, mais ne donnent pas beaucoup d’informations à ce sujet. Il est également plutôt déconseillé d’acheter des ETF auprès de sa banque de succursales. En tant qu’investisseur privé, nous devons toujours veiller à minimiser nos coûts. Depuis quelques années et avec l’avancée de la numérisation, les courtiers en ligne sont devenus plus connus. On peut souvent y ouvrir un compte-titres gratuitement et y investir à de très bonnes conditions. Ces courtiers sont souvent des filiales de grandes banques. Par exemple (en Allemagne) Comdirect et Commerzbank, Consorsbank et BNP Paribas, MaxBlue et la Deutsche Bank, etc.

Lors du choix d’un courtier approprié, il est important de faire attention à certains points. Il y a bien sûr tout d’abord les frais dans l’ensemble. Combien coûte l’achat d’un ETF ? Combien coûte l’achat d’une action? Quels frais annuels s’ajoutent éventuellement? Ensuite, il est important de choisir un courtier qui propose des plans d’épargne en actions ou en ETF. Cela n’existe pas depuis longtemps, mais c’est désormais la norme chez les courtiers en ligne dans de nombreux pays. Souvent, il y a aussi beaucoup d’ETF inclus dans l’offre, c’est-à-dire que l’on ne paie pas de frais pendant un certain temps. Mais ce n’est pas forcément le cas pour toujours. Un autre critère est l’ergonomie de la plateforme et le support, la rapidité de la réponse, l’accessibilité et la compétence.

Malheureusement, il n’y a pas encore de courtier au Luxembourg (janvier 2024) qui propose des plans d’épargne en ETF, ce qui est vraiment dommage, car le Luxembourg tient beaucoup à sa place financière et à ses fintechs. Des plans d’épargne existent souvent pour les plans d’épargne en fonds ou les produits qui leur sont propres. Un investisseur luxembourgeois’a donc tout intérêt à chercher un courtier approprié à l’étranger ou d’épargner des sommes plus importantes et d’investir en plus gros morceaux afin de maintenir les frais à un niveau bas.

Lisez aussi notre article sur les courtiers en ligne et les banques directes.

Stratégie

Qu’est-ce que «argent» signifie pour moi? De combien ai-je besoin? Quand ai-je besoin de cette fortune? Combien de fluctuations de valeur suis-je prêt à supporter? Est-ce que je prévois uniquement pour moi ou également pour mon partenaire? Ce n’est qu’après avoir répondu à ces questions que l’on peut passer à la pratique. Encore une fois, les 3 grands avantages des ETF sont: un rendement positif à long terme, une répartition maximale des risques, un investissement en temps réduit. Avec les ETF, on participe à l’évolution des bénéfices d’un grand nombre d’entreprises dans le monde entier. Il est important de bien réfléchir à sa stratégie ETF et de s’y tenir. Il ne faut pas se laisser influencer par les nombreux «bruits» de la vie quotidienne. Il ne faut donc pas changer de stratégie après quelques mois seulement parce que l’on a lu quelque chose qui pourrait être mieux, un nouveau produit, un nouvel ETF, une autre stratégie, etc. Il y a régulièrement des articles sur Internet qui dénigrent les ETF ou qui veulent attirer l’attention sur leurs inconvénients, mais pour l’investisseur privé, les avantages déjà mentionnés l’emportent.

Asset Allocation / Répartition des actifs du portefeuille

L’allocation d’actifs désigne la répartition des différents ETF, le mélange des classes d’actifs/de placement – c’est-à-dire quel pourcentage du capital est investi dans quelle classe d’actifs. Qu’est-ce qu’une classe d’actifs? Il s’agit par exemple des différentes possibilités d’investissement telles que les actions, les obligations, l’immobilier, l’argent liquide et l’argent sur le dépôt à vue, les matières premières, etc. La question est donc la suivante: une fois que j’ai déterminé mon taux d’épargne et que je sais donc de combien je dispose pour investir régulièrement, combien d’euros dois-je investir et où? Il n’y a pas qu’une seule réponse. C’est la combinaison de placements qui détermine le rendement et le risque.

On divise un dépôt en une part à risque et une part à faible risque. La part à risque se compose par exemple d’actions, de matières premières, d’actions immobilières, tandis que la part à faible risque se compose d’obligations, d’argent dépôt à vue, de dépôts à terme ou d’une combinaison de ces éléments. Les obligations sont également connues sous le nom de «bonds» ou «titres à revenu fixe». Les obligations ne sont pas si simples à comprendre et fonctionnent très différemment des actions. De plus, les prix des obligations dépendent du niveau des taux d’intérêt. Ce sont des produits assez complexes. En ce moment (2019) où nous avons même des taux d’intérêt négatifs, il est plus avantageux de représenter la partie peu risquée sur le dépôt à vue ou sur le compte à terme. C’est aussi plus flexible et la garantie des dépôts intervient jusqu’à 100.000 €. Si on investit dans des obligations d’État alors celles qui ont une très bonne solvabilité, comme les obligations du Luxembourg, d’Allemagne ou de la Suisse.

La diversification est un mot-clé important pour les actions. Il faut veiller à ce que les ETF soient bien diversifiés et, s’il y a plusieurs ETF, à ce qu’ils se chevauchent le moins possible. Dans l’indice MSCI World, par exemple, les États-Unis sont très surpondérés. Il n’est donc pas judicieux d’y ajouter l’indice S&P 500. Une meilleure idée serait plutôt d’ajouter un indice avec des valeurs secondaires que l’on n’a pas encore en portefeuille.

Certains auteurs, gérants de fortune et gestionnaires de fonds connus ont développé leurs concepts d’allocation d’actifs et j’aimerais en présenter les plus importants ici:

Boglehead Investing – Lazy Portfolios

Les Bogleheads, c’est ainsi que se nomment les partisans de John «Jack» Bogle, un pionnier des fonds indiciels, qui a rendu les fonds indiciels et les ETF accessibles aux investisseurs privés avec sa société Vanguard. Il était partisan d’une allocation d’actifs simple, appelée «portefeuille paresseux». L’investisseur peut ainsi tenir longtemps l’allocation d’actifs grâce à quelques ETF peu coûteux.

Le «3-Fund-Lazy-Portfolio» prévoit la répartition suivante du portefeuille:

La part d’obligations peut également être remplacée par de l’argent au dépôt à vue, comme mentionné ci-dessus.

Chez Rick Ferri, les actions américaines sont donc surpondérées. Il existe plusieurs autres versions sur Bogleheads, comme le portefeuille «Coffeehouse» ou le portefeuille «Coward».

Le portefeuille «monde»

Le «portefeuille mondial» a été présenté pour la première fois par Gerd Kommer (conférence YouTube), une sommité dans le domaine de l’investissement passif. L’idée est de représenter dans le portefeuille des entreprises et des secteurs de tous les pays du monde. Le portefeuille mondial peut être maintenu de manière simple avec seulement deux ou trois ETF, ou bien on peut le peaufiner et entrer dans les détails. Mais pour cela, il faut avoir beaucoup d’argent à investir si l’on considère que la plus petite position doit être d’au moins 25 €, ce qui est le taux d’épargne minimum chez beaucoup de courtiers. Avec le portefeuille mondial original de Kommer, on atteindrait plus de 800 € qu’il faudrait investir (chaque mois).

Le portefeuille mondial de Kommer prévoit d’investir 70% dans des actifs à risque et 30% dans des actifs sans risque ou, mieux, à faible risque (obligations d’État AAA/AA à court terme). Il est toutefois possible de varier ce pourcentage en fonction de la capacité à supporter le risque.

Sur la part à risque, 55% vont aux actions des marchés développés (50% de grandes capitalisations «value» et 50% de petites capitalisations), 25% aux actions des marchés émergents mondiaux et 10% aux actions immobilières et aux matières premières. On peut aussi laisser de côté les matières premières. Dans ce cas, la part des actions des marchés développés devrait passer de 55% à 65%. Si l’on omet également les actions immobilières, on peut alors passer à 75%. En tout état de cause, il est recommandé d’acheter et de lire le(s) livre(s) de Kommer si l’on envisage d’investir dans des ETF. On trouve également de nombreuses interviews de lui sur YouTube (en allemand). Et depuis peu, il propose aussi sa propre solution de service de courtier et il a maintenant même émis ses propres ETF, donc plus besoin d’acheter tous ces différents ETF pour les diférentes classes. Tout en un. L’ETF s’appelle: «L&G Gerd Kommer Multifactor Equity UCITS ETF (Acc)» Acc. veut dire que les dividendes ne sont pas distribuées mais réinvesties (plus de détails plus bas dans l’article). Mais il existe aussi une variante qui distribue les dividendes.

Le portefeuille mondial initial présenté ici se compose de nombreux éléments. Mais on peut aussi le simplifier radicalement en regroupant les actions des pays développés et des pays émergents et en les reproduisant avec un seul ETF, comme le MSCI ACWI (All Country World). Nous obtenons alors la répartition suivante:

Ce n’était qu’une explication succincte d’un portefeuille mondial. Je conseille à tout le monde de lire le livre pour entrer dans les détails.

Le portefeuille «All Weather» de Ray Dalio

La stratégie «All Weather» a été élaborée par Ray Dalio. Il plaide pour la répartition suivante:

L’or et les matières premières sont certes très fluctuants, mais ils s’ajoutent ici car il existe des situations de marché dans lesquelles une inflation élevée a un impact négatif sur les actions et les obligations. Il s’agit donc d’un portefeuille idéal, prêt à affronter toutes les situations, et qui convient aux investisseurs plutôt averses au risque.

Le portefeuille Finanzwesir

Ceux qui s’intéressent aux ETF (et qui suivent les blogs et vidéos allemands) doivent aussi connaître le «Finanzwesir» (Albert Warnecke). Il fait beaucoup pour les ETF sur la scène germanophone et a déjà beaucoup écrit sur le sujet dans son style d’écriture incomparable. Dans sa conférence au Kapitalgipfel, il aborde l’investissement passif et explique qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des ETF exotiques, mais qu’il faut travailler avec les 10 indices les plus importants, à savoir:

  • MSCI World (mondial)
  • MSCI Emerging Markets (pays émergents)
  • MSCI ACWI (All Country World)
  • MSCi Europe
  • STOXX 600 Europe
  • MSCI Amérique du Nord
  • MSCI USA
  • Standard & Poors (S&P) 500
  • MSCI Pacifique
  • MSCI Japon

Prenez les 35 minutes de la présentation (si vous comprenez l’allemand …). Tout y est dit et à la fin, il présente des exemples simples de portefeuilles avec 1 à 4 ETF. Sa devise est: «Moins, c’est plus». Pour la plupart des investisseurs privés, cela devrait effectivement être la meilleure voie. Son livre est également à recommander et n’est pas aussi scientifique que celui de G. Kommer, donc plus facile à lire et à comprendre. On y trouve également des propositions de dépôt très concrètes avec les produits correspondants. Plus loin, j’aborde un exemple pratique de création d’un plan d’épargne en titres chez un courtier en ligne.

Le MSCI Amérique du Nord peut également être représenté par un MSCI USA ou un S&P 500, tout comme le MSCI Europe par le STOXX 600 Europe ou le MSCI Pacific par le MSCI Japan.

Portefeuille Gottfried Heller

Gottfried Heller a été pendant des décennies le partenaire et l’ami de la légende de la bourse André Kostolany, à qui nous devons de nombreuses citations boursières. Il est également un ami des portefeuilles ETF et pense qu’un portefeuille de titres composé d’actions et d’obligations permet d’augmenter le rendement et de réduire le risque à long terme. Il a également écrit des livres sur le sujet. Lecture recommandée.

Alors que d’autres spécialistes procèdent à des répartitions spécifiques en pourcentage des différentes classes d’actifs, Monsieur Heller divise plutôt son allocation d’actifs en parts égales.

S’il ne dispose que de 50 euros par mois pour investir, il conseille d’investir dans un MSCI ACWI (All Country World Index). Cet indice couvre toutes les bourses du monde, y compris les pays émergents. C’est également la solution standard pour ceux qui souhaitent investir, mais de la manière la plus simple possible – style «Less is more».

À partir de 100 euros par mois, il est possible d’ajouter un deuxième ETF, à savoir un MSCI World Small Caps. Les small caps sont des entreprises dont la valeur boursière est faible.

À partir de 200 € par mois, on peut soit augmenter les montants des deux ETF, soit en ajouter d’autres, par exemple le MSCI Small Caps, un ETF pour les pays émergents, le Stoxx Europe 600 qui contient des actions de toute l’Europe et le S&P 500 qui contient les 500 actions américaines les plus fortes.

À partir de 300 € par mois, on peut alors investir dans 6 indices (graphique ci-dessous): MSCI World, Emerging Markets IMI (pays émergents, Investable Market Index), MDax, S&P Small Caps 600, STOXX Europe 600, S&P 500. Si l’on souhaite que le compte-titres soit peu fluctuant, il est également possible de remplacer le S&P 500 par un ETF obligataire, par exemple sur les obligations d’État européennes à court terme (ex.: Barclays 1-3 Year Euro Treasury Bond Index).

Le site ExtraETF suit également de nombreux portefeuilles différents (juste sur la version allemande du site), dont le dépôt de 10.000 € et le dépôt de 50.000 € de Gottfried Heller où des montants uniques sont versés.

 

Penser «non conventionnel»

J’aimerais ajouter un petit paragraphe ici. J’aimerais attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser un compte-titres standard. En décembre 2018, j’ai vu une alternative très intéressante chez Christian W. Roehl sur Twitter/X, qui a présenté quelques ETF qu’il a mis en dépôt pour son fils:

ETF Depot Sohn Roehl

Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il explique qu’il n’aime pas les ETF pondérés par la capitalisation. Dans le cas de l’Edge MSCI Multifactor, par exemple, la sélection et la pondération des titres reposent sur plusieurs facteurs: valeur, momentum, qualité et petite taille de l’entreprise. En outre, il mise plutôt sur les «moteurs de rendement» (comme il les appelle) et met volontiers l’accent sur les moyennes capitalisations (entreprises dont la capitalisation est comprise entre 2 et 10 milliards de dollars), et par exemple sur les valeurs de consommation et de croissance. Le dernier ETF «Property Yield» mise ensuite encore sur l’immobilier. Il ne dévoile pas exactement l’allocation d’actifs, mais c’est juste une petite inspiration pour montrer qu’un portefeuille d’ETF peut aussi être différent.

ETF Multi-Asset

Le fonds Arero

Dans le cas des fonds multi-actifs, on n’achète qu’un seul fonds, qui est déjà en soi une certaine répartition. Le plus connu est le fonds Arero (WKN DWS0R4), lancé ici au Luxembourg par DWS Investment s.a. ARERO signifie: Aktien, Renten, Rohstoffe (Actions, Rendements, Matières premières). Ce fonds suit une stratégie très similaire à celle du portefeuille mondial présenté ci-dessus. Mais tout est automatiquement regroupé dans un seul fonds. Avec un TER de 0,50%, il est également assez bon marché. Cette solution tout-en-un s’adresse aux personnes qui veulent simplifier au maximum les choses et qui ne veulent même pas s’occuper de la matière. L’avantage de faire soi-même ses placements, c’est que l’on peut toujours adapter la structure de son portefeuille avec des modules individuels, ce qui permet d’être plus flexible qu’avec un seul fonds.

Amundi Multi-Asset ETF

Comme pour l’Arero, le Amundi Multi-Asset ETF est une solution ETF tout-en-un. Ici, 60% sont investis en actions, 30% en obligations et 10% en matières premières. Le Amundi comme Arero sont très largement diversifiés et sont relativement bon marché (TER 0,45%).

Autres exemples de portefeuilles et conclusion

Il existe d’innombrables autres exemples de portefeuilles, par exemple sur ExtraETF p.ex. En fin de compte, cela dépend de chacun, combien il veut investir, quel est son objectif, avec quoi il se sent à l’aise. Il n’existe pas de composition parfaite. Avec les ETF, il est surtout important d’être largement diversifié, d’y rester longtemps et d’être très patient. Ne pas rendre l’allocation d’actifs trop complexe. Meb Faber, Chief Investment Officer de Cambria Investment Management, a comparé des portefeuilles de gourous et en conclut que les constructions compliquées n’en valent généralement pas la peine. Mieux vaut faire simple. Keep it simple.

Outils, sélection d’ETF

Dans la section précédente sur l’allocation d’actifs, nous avons examiné les différents indices et la manière dont nous pouvons concevoir notre combinaison d’investissements. Maintenant que nous savons ce que nous voulons faire, nous passons de l’indice à l’ETF, le véritable produit en pratique que nous pouvons ensuite acheter. Il y a surtout deux sites web importants et super utiles qu’il faut absolument connaître: just-etf.com et extraETF.com. On peut y chercher et consulter tous les produits actuellement disponibles sur le marché et les comparer entre eux.

Voici par exemple le résultat de la recherche pour les ETF sur l’indice MSCI Europe qui existent depuis plus de 5 ans et qui sont domiciliés au Luxembourg, reconnaissables à leur ISIN (International Securities Indentification Number) qui commence par LU.

La comparaison détaillée est particulièrement intéressante. On peut y comparer les ETF dans une comparaison directe et choisir le meilleur pour soi. Voici par exemple deux ETF sur l’indice MSCI Europe, l’un de XTrackers (DWS Group) et l’autre de Amundi.

En plus de l’aperçu, il est bien d’également lire les prospectus d’information (KID, Key Investor Document, Factsheet) des sociétés d’ETF.

L’ETF devrait être aussi grand que possible et avoir fait ses preuves sur le marché depuis un certain temps. Cela minimise le risque qu’il soit liquidé d’un coup, ce qui peut arriver de temps en temps.

Voyons maintenant les points les plus importants du tableau récapitulatif de JustETF.

Réplication

La manière dont l’ETF reproduit les indices est appelée réplication.

Les ETF à réplication physique contiennent également les actions qui composent l’indice. L’ETF est donc considéré comme un actif spécial. La réplication physique fonctionne bien pour les petits indices.

Dans le cas de l’échantillonnage (Sampling), seule une sélection de titres de l’indice est placée dans le panier. Cette méthode est utilisée pour les indices comportant un très grand nombre de positions, comme les plus de 1.600 actions d’un indice MSCI World.

Les ETF à réplication synthétique sont des ETF qui ne contiennent pas nécessairement les actions qui sont normalement contenues dans l’indice correspondant. L’ETF conclut (le plus souvent) des opérations d’échange avec la banque mère. Les actifs sont échangés régulièrement. La banque mère s’engage à fournir le rendement de l’indice. Si l’ETF d’échange a réalisé un meilleur résultat, la banque fait un bénéfice. Si elle obtient un rendement inférieur à celui de l’indice, elle doit compenser la perte. Certains marchés sont moins chers et mieux représentés par des ETF synthétiques. L’inconvénient est le risque de contrepartie. Dans le cas des ETF portant la mention UCITS ou OPCVM, ces échanges sont toutefois limités à 10% des actifs du fonds. Plus de 90% sont couverts par des garanties, de sorte que l’investisseur peut quand même être remboursé en cas de besoin. Certains ETF utilisent également plusieurs contreparties pour les opérations d’échange. Cela permet de réduire encore le risque. Certains couvrent également le fonds à hauteur de 100 à 120 % de ses actifs. Les ETF à swap garanti sont reconnaissables à la désignation «Unfunded / Funded Swap».

Thésaurisation vs. distribution

Un ETF est dit de capitalisation lorsque les revenus (plus-values et dividendes) sont automatiquement réinvestis dans l’ETF. C’est idéal si l’on veut se constituer un patrimoine. Lorsque les revenus sont réinvestis pendant de nombreuses années, l’avalanche des intérêts composés prend vraiment son envol.

La deuxième possibilité est de choisir un ETF de distribution. Avec ce type d’ETF, les revenus sont généralement distribués une ou deux fois par an sur le compte. Il faut alors payer des impôts. Dans le cas des ETF de capitalisation, les revenus ne sont imposés qu’à la fin, lorsque l’on procède à une opération de désengagement, c’est-à-dire lorsque l’on vend tout ou partie de l’ETF. Si l’on souhaite recevoir des distributions régulières, on peut choisir ce type d’ETF.

TER

TER signifie «Total Expense Ratio» et désigne généralement le ratio de frais totaux d’un ETF, les frais annuels courants. Il comprend par exemple les frais de gestion, les frais de banque dépositaire, les frais de licence et les frais de distribution. Le chiffre indiqué sur les sites web convient bien pour se faire une idée générale. Il faut juste être conscient que le TER ne comprend pas tous les frais. Outre le TER, il existe également le TCO (Total Cost of Ownership). Celui-ci indique les coûts réels d’un ETF. Comme il n’existe pas encore de réglementation légale pour cet indicateur, il n’est pas mentionné sur les sites Internet des fournisseurs. Vous trouverez de très bonnes informations complémentaires à ce sujet sur JustETF.

Tracking Error

En plus du TER, il faut également vérifier la performance de l’ETF par rapport à son indice de référence. On appelle «tracking error» la différence entre le rendement de l’ETF et celui de l’indice sous-jacent. Idéalement, elle devrait être la plus faible possible. Il existe à cet effet un beau site web qui les rend visibles: http://www.trackingdifferences.com/.

Tracking Differenz MSCI Europe UBS

Sur cette image, nous voyons le MSCI Europe ETF d’UBS. Il a un TER de 0,20% par an (per annum / par an). L’écart de suivi moyen indiqué est de 0,05%. Un chiffre négatif est bon. Il a donc été plus avantageux pour l’investisseur que ne le suggère le TER seul et a surperformé l’évolution de l’indice.

Rebalancing / Rééquilibrage

Le rééquilibrage consiste à rétablir l’allocation d’actifs initiale que l’on a choisie au départ et à laquelle on doit rester fidèle. L’un des ETF fait des bénéfices, l’autre baisse peut-être, ce qui crée un déséquilibre. C’est ce que l’on essaie de rétablir en rééquilibrant les montants épargnés (plan d’épargne) ou en effectuant un versement unique ou encore en vendant des parts d’ETF pour rétablir la répartition initiale. Ce rééquilibrage est censé augmenter le rendement annuel d’un demi-point de pourcentage à long terme. À court terme, cela peut sembler peu, mais à long terme, c’est autre chose. Des études ont montré qu’un tel rééquilibrage augmente le rendement et diminue le risque à long terme. Il convient donc d’évaluer à quel moment un rééquilibrage est judicieux dans son cas personnel.

En règle générale, on effectue le rééquilibrage une fois par an. Lors d’un versement unique ou de la vente de parts, il faut toutefois faire attention aux frais. Lors de la vente, par exemple, il peut y avoir des impôts à payer (en tant que Luxembourgeois, on a toutefois des avantages, car les actions sont exonérées d’impôts après 6 mois de détention). Si l’on n’a pas encore beaucoup d’argent dans un ETF, cela n’a pas de sens de le faire, car les frais de transaction sont trop élevés. En règle générale, on peut retenir que les frais d’achat ne devraient pas dépasser 1%.

Plan d’épargne ETF en pratique

Tu te demandes peut-être comment mettre en place un plan d’épargne ETF dans la pratique. Courtier et bourse semblent compliqués et il y a tellement de termes techniques. Pourtant, acheter des ETF ou mettre en place un plan d’épargne est aussi simple que d’acheter un livre sur Amazon. Il suffit de quelques clics. Je montre un exemple du courtier en ligne Comdirect (c’est en allemand, excusez-moi, mais je n’utilise pas de courtiers qui proposent une surface en Français ;). Chez d’autres courtiers ou banques directes, la procédure est très similaire. Tout d’abord, il faut cliquer sur Placement financier > Plan d’épargne en titres.

Comdirect Wertpapiersparplan

Dans l’étape suivante, nous définissons notre taux d’épargne, par exemple 200 € par mois que je souhaite investir:

Comdirecxt Wertpapiersparplan Schritt 2

Ensuite, je dois choisir et saisir les ETF concrets que je souhaite épargner. Je prends comme exemple le portefeuille Finanzwesir présenté ci-dessus avec 4 ETF:

Comdirect Wertpapiersparplan Schritt 3

À l’étape 3, la répartition se fait selon mon allocation d’actifs:

Comdirect Wertpapiersparplan Schritt 4

Je dois malheureusement faire un petit compromis ici, car selon l’allocation d’actifs, je devrais investir 10% dans le MSCI Pacific ETF. Avec mon taux d’épargne, ce serait 20 €. Cependant, le taux d’épargne minimum est de 25 € chez mon courtier. J’ai donc augmenté le montant à 25 € et réduit celui des marchés émergents à 55 € au lieu de 60 €. On peut cependant toujours adapter ces taux d’épargne comme on le souhaite. L’exécution se fait via la bourse Xetra. Elle est automatiquement gérée par ordinateur et constitue donc généralement le choix le plus avantageux.

Dans la dernière étape, il faut encore définir si le plan d’épargne doit être déclenché mensuellement et à quel jour d’achat, le 1er du mois ou par exemple le 7 ou le 15, sont également possibles. Le montant de l’investissement est prélevé sur le compte courant en général.

Comdirect Wertpapiersparplan Schritt 5

Après cette dernière étape, il ne reste plus qu’à confirmer le tout avec un TAN pour la sécurité et le plan d’épargne est mis en place. Super facile.

FAQ

Quel est le meilleur ETF?

Il n’y a pas de réponse universelle à cette question. La stratégie est plus importante que le produit. Et celle-ci varie d’une personne à l’autre et comprend également l’évaluation de la propension au risque. L’industrie financière lance constamment de nouveaux ETF sur le marché et tente d’en faire la promotion. Ces ETF ont parfois des noms très cools, par exemple Smart-Beta-ETF ou Multifactor ETF, etc. Il faut toujours regarder attentivement ce qu’il y a dedans. La plupart ne sont pas vraiment nécessaires et il s’agit souvent d’un bon marketing. Les ETF robotiques et technologiques en sont un bon exemple. On peut en intégrer un de temps en temps si l’on est convaincu du développement. Mais il ne faut pas se laisser aveugler. L’index investing signifie en substance que l’on reproduit le monde entier dans son portefeuille.

De nombreux courtiers proposent également des ETF en promotion que l’on peut épargner gratuitement. Toutefois, ces actions sont généralement limitées dans le temps. C’est-à-dire qu’après un ou deux ans, il se peut que ce ne soit plus gratuit. Le fait que l’ETF puisse être épargné gratuitement ou non chez le courtier concerné ne devrait donc pas être déterminant pour la décision.

Et s’il y a un crash, si les actions chutent massivement?

En bourse, il y a toujours des hauts et des bas. Il peut aussi arriver que la baisse soit si massive que l’on peut parler de krach. Nous, les boursicoteurs, parlons plutôt de «correction» ou de «baisse». En tant qu’investisseur passif, il faut résoudre ces périodes par l’attentisme et continuer à investir. Car lorsque la bourse est en baisse, elle finit toujours par remonter. Mais dans certaines circonstances, cela peut aussi durer longtemps. C’est pourquoi nous parlons toujours d’investissement à long terme. Il faut voir une telle baisse d’un bon œil: lorsque les cours sont en baisse, on obtient beaucoup plus de parts d’actions pour le même argent et si le marché se redresse plus tard, on en profite.

Les fluctuations du marché des actions sont normales. Il faut toujours garder à l’esprit que derrière les actions, il y a aussi des entreprises. S’il y a un crash et que les cours sont au plus bas en quelques jours, cela ne signifie pas que les entreprises qui se trouvent derrière ont soudainement moins de valeur.

Dois-je encore investir dans des actions ?

La réponse est simple: oui. Le meilleur moment pour commencer à investir est: maintenant. Le meilleur moment serait d’investir au moment où tout a chuté et où il y a un point d’inflexion où tout repart à la hausse. Mais on ne peut pas prévoir ce point. Ce n’est qu’après coup que l’on sait où se situe exactement ce moment. Le meilleur exemple est le graphique suivant, toujours très apprécié et partagé par les investisseurs.

Online-Broker Wissen: Der Typische Investor macht an der Börse alles falsch!

L’investisseur type fait tout de travers lorsqu’il investit en actions à la Bourse! (Source: Infographie de Kontomitkreditkarte.com

Que va-t-il se passer maintenant ?

Les pertes comptables à court terme ne sont pas importantes pour un investisseur. Pour la constitution d’un patrimoine à long terme avec des ETF, seul compte le rendement moyen à long terme. Le plus important est la patience. Il n’est pas nécessaire de contrôler en permanence l’évolution de la valeur et de regarder son portefeuille tous les deux jours. Investir dans des ETF signifie rester passif et ne rien faire. Continuer à investir chaque mois. Cela se fait automatiquement avec le plan d’épargne mis en place. Il n’y a rien d’autre à faire, sauf éventuellement le rééquilibrage une fois par an.

Pour conclure, on peut citer le vieux maître Kostolany: «Achetez des actions, prenez des somnifères et ne regardez plus les titres. Après de nombreuses années, vous verrez: Vous êtes riche». Ne lis pas les nouvelles quotidiennes de la bourse, les magazines boursiers et ne change pas de stratégie. Sois patient et persévère. Longuement. Bonne chance et beaucoup de succès.

Leave a reply